Depuis quelques jours, le thon rouge a commencé à envahir nos marchés et même nos trottoirs.
Les prix proposés ont augmenté par rapport à l’année dernière. Une hausse incompréhensible car le quota de pêche de thon rouge réservé à l’Algérie est passé à 2 023 tonnes pour la campagne de l’année en cours contre 1 650 tonnes l’année dernière.
Par Thinhinane Khouchi
Les vendeurs de thon rouge ambulants ont entamé depuis quelques jours sa commercialisation. En effet, devant les marchés, sur les trottoirs et aux abords des routes, le thon rouge est proposé à des prix plus élevés que ceux proposés l’année passée et dans des conditions d’hygiène qui laissent souvent à désirer. Exposé sur des simples tables, sous les rayons du soleil et la fumée noire qui sort des voitures, ce poisson peut devenir très dangereux pour la santé des consommateurs. Un commerçant de thon installé devant le marché de Ain Benian, interrogé sur le respect des règles d’hygiène, nous dira d’un air moqueur : «Le thon part si vite qu’il n’a pas besoin d’être frigorifié. Et puis les gens le nettoient chez eux, donc il n’y a pas de risque». Ce constat n’est pas celui établi par les spécialistes de la santé qui tirent la sonnette d’alarme et mettent en garde contre le risque de toxi-infections auquel s’exposent les consommateurs. Selon ces spécialistes qui interpellent les pouvoirs publics sur ce phénomène de vente de thon au mépris des conditions sanitaires, «les poissonniers occasionnels exposent leurs produits sur des tables de fortune, qui ne sont pas adaptées, la chaîne de froid est alors interrompue. La découpe de ces gros poissons dont le poids peut atteindre 100 kg prend beaucoup de temps, jusqu’à 10h. Ils sont exposés ainsi en plein soleil, et ce, en plus des gaz émanant des tuyaux d’échappement des voitures». «Tout cela peut provoquer des toxi-infections alimentaires, et des intoxications. C’est un vrai danger. Il faut donc être vigilant et éviter l’achat de ce thon à partir d’une certaine heure, c’est-à-dire après 11h», ont-ils ajouté. Ils assurent également que «le thon est une viande qui se putréfie rapidement, et comme elle est riche en acide aminé et humide, elle est propice à la prolifération des germes. Ces derniers peuvent provoquer des toxi-infections qui peuvent mener jusqu’à la réanimation et la mort». Par ailleurs, il est à noter que le prix du thon est passé de 1 200 DA le kilo la dernière année à plus de 1 600 cette année. Ce constat est partagé par plusieurs consommateurs. «Les prix ont augmentés par rapport à l’année dernière», nous confiera un père de famille qui a décidé d’attendre une baisse, précisant qu’«on commence tout juste de commercialiser le thon c’est ce qui explique ces prix trop élevés». Cette augmentation n’est pas justifiée car le ministère de la Pêche et des Productions halieutiques avait annoncé l’augmentation du quota de pêche de thon rouge réservé à l’Algérie pour cette année. En effet, le ministre de la Pêche avait indiqué que «le quota de pêche de thon rouge réservé à l’Algérie passera de 1 650 à 2 023 tonnes pour la campagne de l’année 2023».
T. K.