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jeudi 28 mars 2024

8 mars/Portraits de femmes: Imen Zeghdani, celle qui veut révolutionner la culture de l’orge

Timide à en perdre parfois ses mots, Imen Zeghdani a pu compter sur le soutien de sa famille pour se lancer dans l’entrepreneuriat dans le domaine agricole.

Par Lina B.

Cette jeune femme de 28 ans a affiché une grande assurance en exposant son projet de culture d’orge verte hydroponique, à l’occasion d’une rencontre nationale dédiée à la femme et les start-up dans le domaine de l’agriculture et du développement rural organisée à Alger par la Chambre nationale d’agriculture (CNA).
Elle parlera avec passion de la technique moderne qu’elle utilise, permettant un gain de temps, puisque l’orge arrive a maturité au bout de 7 jours, d’argent au vu du prix du quintal 60 % moins cher que le produit de la culture classique et surtout une augmentation de la productivité, a-t-elle indiqué.
Native de la commune de Dréa, dans la wilaya de Souk Ahras, elle a affiché sa détermination à «la satisfaction des besoins de toute la wilaya et même plus» et par là même contribuer au développement à une activité d’élevage de bovins et de production de lait qui caractérisent cette région de l’Algérie, a-t-elle souligné.
Cela, tout en proposant «une plus grande rentabilité à moindre coût», a-t-elle ajouté, expliquant que cette technique de culture hydroponique d’orge ne demande pas autant d’eau que la méthode classique et peut, aussi, être pratiquée sur «des surfaces réduites».
Ambitieuse, elle a pris l’initiative de rentabiliser au maximum son unité de production de 10×3,5m en y cultivant, en plus de l’orge, différentes variétés de champignons ainsi que des légumes et fruits Bio.
Pour cela, elle s’est bien formée en collectionnant les diplômes, à commencer par une licence en biologie et physiologie des plantes, puis un diplôme académique en culture hydroponique de l’orge, un diplôme de formation et de qualification en élevage bovin, un diplôme de formation et de qualification en production de champignons, a énuméré Mlle Zeghdani.
Cette qualification l’a encouragée à entreprendre le challenge de se lancer dans la création d’une entreprise via le dispositif de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade, ex-Ansej). Une aventure qui a démarré en 2019 pour aboutir au lancement du projet au début de l’année en cours, suite à l’acquisition d’une unité de production d’un coût qu’elle a estimé à 7,8 millions de dinars.Ne se fixant aucune limite, la fille de Souk Ahras n’a cessé de parler de son objectif d’«exporter» les champignons ou encore les fruits et légumes cultivés avec la technique hydroponique, mais aussi l’orge pour lequel elle a développé un protocole qui le permettrait.
Mlle Zeghdani est autant fière de son statut d’entrepreneuse que de celui de «femme rurale par excellence», a-t-elle assuré, expliquant que la réussite de la femme doit être dans tous les domaines pour être «une femme accomplie».Consciente du rôle de la femme dans l’édification de l’Algérie, elle espère être «un modèle» pour la gente féminine algérienne à qui elle veut transmettre sa détermination à relever les défis.
Une volonté qui se lit dans les yeux de cette jeune chef d’entreprise et qui se ressent en l’écoutant défendre à fermeté le droit de la femme à entreprendre dans le secteur agricole ou un tout autre domaine qui lui permettrait de s’épanouir.

Rafaa Metahri veut vous rendre belle avec la bave d’escargots
La jeunesse, la maîtrise et la détermination, sont autant d’atouts que Rafaa Metahri veut exploiter pour mener à bien son projet dans l’élevage d’escargots.
A peine ayant quitté les bancs de l’université en septembre 2020, que cette jeune tlemcénienne de 24 ans s’est lancée dans une activité peu connue mais qu’elle a estimée à «haut potentiel économique».
L’élevage d’escargots ou héliciculture l’a inspirée en réalisant son mémoire de master en génétique qui lui a permis d’«identifier les 15 espèces de ces gastéropodes vivants en Algérie», a-t-elle expliqué.
Portée par la fougue de la jeunesse, elle a lancé son projet sur un terrain familial d’à peine
160 m², question de «réaliser des essais», a déclaré la jeune entrepreneuse qui a semblé satisfaite des résultats.
Pour preuve, elle a indiqué avoir entrepris les démarches auprès de la Chambre d’agriculture de la wilaya de Tlemcen mais aussi au niveau du ministère de tutelle afin d’obtenir un accompagnement et surtout un terrain.
Le ton sûr et l’argumentation aiguisée, elle n’a pas hésité à exposer ses besoins au ministre de l’Agriculture, Abdelhamid Hemdani, à l’occasion d’une rencontre nationale dédiée à la femme et les start-up dans le domaine de l’agriculture et du développement rural, organisée, dimanche à Alger, par la Chambre nationale d’agriculture (CNA).
Derrière son allure frêle, se cache une jeune femme déterminée qui voit grand, en témoigne son souhait de bénéficier d’un terrain de 2 ha afin, a-t-elle dit, que le projet soit «rentable».
Mlle Metahri a évoqué, en outre, le montant du financement qu’elle espère obtenir à travers le dispositif de l’Agence nationale d’appui et de développement de l’entrepreneuriat (Anade, ex- Ansej) qu’elle compte intégrer, l’estimant à 8 millions de dinars.
Ce projet d’élevage d’escargot peut, selon elle, être «un facteur de développement économique et salvateur de la biodiversité», vu qu’il permettra une régénération des populations d’escargots au lieu de les exterminer si on continue seulement leur ramassage comme c’est le cas à présent.
Afin de réaliser les performances escomptées, elle a expliqué qu’elle aura besoin d’équipements spécifiques, à l’instar de nurseries ou de compléments alimentaires pour, dans un premier temps, assurer l’exportation des escargots vivants vers la Tunisie, l’Italie et l’Espagne.
Par la suite, Mlle Metahri compte se lancer dans une activité, «encore inexistante» en Algérie qui est l’extraction de la bave d’escargot qu’elle utilisera dans la fabrication de produits cosmétiques, a-t-elle souligné.
L’aboutissement de ce projet est la réponse «tangible à tous les hommes qui ont essayé de me faire douter de ma capacité à le concrétiser», a-t-elle conclu.
L. B.

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