Le mémorial d’Ifri a été l’espace d’une journée le lieu le plus visité dans la région, pour ne pas dire dans le pays. Des milliers d’Algériens sont venus des quatre coins du pays et de la wilaya pour s’y ressourcer. Et pas seulement, des partis politiques comme le FFS, le RCD, le FLN et d’autres étaient également au rendez-vous.
Par Hocine Cherfa
Ils se sont également rendus sur les lieux pour se recueillir et commémorer le 66e anniversaire de la tenue du congrès de la Soummam dans ce lieu situé sur les hauteurs d’Ouzellaguen et voir la maisonnette dans laquelle s’était tenue la réunion la plus en vue des combattants du colonialisme. Des dizaines d’associations, des scouts, des citoyens ont afflué toute la matinée sur les lieux, en voitures et en bus. Le petit village d’Ifri semblait très exigu pour contenir les foules et les véhicules. Des centaines, voire des milliers d’Algériens, n’ont pas raté cette journée pour se ressourcer et se recueillir dans ce lieu mythique qui a vu naître la plateforme qui a servi de jalon à la révolution. Le FLN a choisi de se recueillir la veille dans ce mémorial et organiser une conférence à la maison des jeunes d‘Ouzellaguen, au cours de laquelle son secrétaire général, Abou El-Fadhl Baâdji, a estimé que «l’organisation politique et armée instaurée par le congrès de la Soummam a conduit le pays à l’indépendance». Il a également rendu hommage à la région qui, a-t-il dit, «a payé un lourd tribut pour son engagement en faveur de la lutte pour la Libération du pays». Pour sa part, Djamel Baloul, membre de la direction nationale du Front des forces socialistes au siège de la section locale du parti à Ouzellaguen, a animé une conférence sous le thème «L’esprit de la Soummam pour la sauvegarde de l’Etat national et l’édification de l’Etat démocratique et social», au cours de laquelle il dira : «Le congrès de la Soummam et l’offensive du Nord-Constantinois sont deux dates charnières de l’histoire de la lutte pour la Libération nationale et le recouvrement du peuple algérien de sa souveraineté nationale». «Ces deux évènements étaient majeurs et irréversibles pour la marche du peuple vers son indépendance», a-t-il renchéri. Et
d’ajouter que «le congrès de la Soummam et la déclaration du 1er novembre sont deux dates complémentaires». Poursuivant son exposé et puisant dans les témoignages de feu Hocine Ahmed, il dira : «La plateforme de la Soummam a donné une vision et un cap à la révolution ; elle a bâti ses fondements, des fondements constituant une source d’inspiration pour le FFS». Le conférencier a estimé que «la révolution nationale n’est ni l’œuvre d’un parti, ni de personnalités, ni de courants, mais bien l’œuvre du peuple, un peuple révolutionnaire». Le peuple, a-t-il dit, «avait compris dès les massacres du 8 mai 1945 qu’il fallait s’organiser et mener une lutte armée pour recouvrer sa souveraineté». Pour lui, «après la déclaration du 1er novembre, la révolution ne disposait pas de stratégie et de vision politique et militaire claires pour la construction d‘un Etat algérien après l’indépendance et la réunion de la Soummam est venue doter la révolution d’un pacte national qui n’aurait pas de sens sans l’électrochoc psychologique politique armé du 1er novembre». Pour le cadre du FFS, «le sens capital du congrès de la Soummam réside dans la nature politique et contractuelle d’une stratégie de libération nationale». Et Abane Ramdane a «identifié dès sa sortie de prison les lacunes et les insuffisances de la révolution ; il a identifié encore les problèmes prioritaires et urgents existants, le manque de structures organiques et politiques cohérentes capables de mener le pays à l’indépendance et construire un Etat moderne». Par ailleurs, une délégation officielle constituée du secrétaire général de la wilaya, du président de l’APC, de l’Organisations nationale des moudjahidine, de fils de martyrs et des autorités sécuritaires, s’est recueillie dans la matinée au cimetière des martyrs d’Ouzellaguen, avant de se rendre au mémorial d’Ifri pour déposer une gerbe de fleurs et procéder à la levée des couleurs nationales. La délégation de wilaya a procédé à la pose de la première pierre du projet de construction d’un siège de sûreté urbaine en faveur de la ville et à l’inauguration de l’unité de la Protection civile d’Ouzellaguen. Elle a baptisé la résidence universitaire Targa Ouzemour au nom du moudjahid Mohand Tahar Moalfi, disparu en 2011.
H. C.