Alors qu’il aurait dû régresser en 2020, une année marquée par la crise sanitaire et économique, le trafic de drogue s’est accentué. Coronavirus ou pas, ce fléau ne connaît pas la crise et s’adapte pour survivre.
Par Meriem Benchaouia
La sonnette d’alarme a, plusieurs fois, été tirée par différents organismes, aussi bien sécuritaires que socio-éducatifs. Le phénomène qui touche toutes les couches sociales, sans distinction aucune, ne fait pas marche arrière, il gagne plutôt du terrain. Chaque jour, les services de sécurité font état de saisies de quantités de drogues, tous types confondus, cela va du kif traité à l’héroïne en passant par les psychotropes de tous genres. Aussi bien dans les grandes villes qu’à la campagne, les dealers se multiplient et les consommateurs aussi. En dépit des efforts de l’Etat, les quantités de résine de cannabis et autres stupéfiants saisis ne cessent d’augmenter et les chiffres parlent d’eux-mêmes. Selon le bilan d’activité au titre de l’année 2020, les services de la Gendarmerie nationale ont procédé à la saisie de plus de 62 tonnes de kif traité et de plus d’un million de comprimés psychotropes durant l’année dernière. «En 2020, 62,944 tonnes de kif traité, 1 800 096 comprimés psychotropes, 11,587 kg de cocaïne et 114 arbrisseaux de cannabis ont été saisis», précise la même source, ajoutant que «6 308 individus impliqués dans le trafic illicite de drogues, la possession et l’utilisation illégales de drogues, ont été arrêtés, soit une augmentation de 21 % par rapport à 2019». Saisissant, par ailleurs, 720 armes dont 450 fusils de chasse, 152 armes artisanales, 17 pistolets, 101 arbalètes de chasse sous-marine et 35 550 munitions, les unités de la GN ont interpellé 4 119 individus impliqués. Pour ce qui est de la lutte contre la contrebande, les mêmes services ont saisi
105 272 bouteilles de boissons alcoolisées, 1 092 537 litres d’essence, 2 708 têtes de bétail, 1 064 véhicules, 597 773 paquets de cigarettes et 1 246 954 denrées alimentaires. Dans le cadre de la lutte contre l’immigration clandestine, il a été procédé au démantèlement de 190 réseaux et à l’arrestation de 619 individus lors de la même année. Le même bilan a fait état de l’enregistrement de 87 557 infractions aux mesures fiscales et de 85 551 infractions aux mesures commerciales et financières, donnant lieu à l’arrestation de 204 254 individus. Concernant la lutte contre la fraude et la contrefaçon, le bilan fait état de 628 actes criminels impliquant 1 185 personnes, dont 67 actes criminels liés à la fausse-monnaie, avec saisie de montants d’argent en monnaie nationale et en devise. S’agissant des crimes de droit commun, 206 599 actes criminels impliquant 206 710 individus ont été enregistrés, dont 70 % de ces actes sont liés à la violation des mesures prises concernant le confinement sanitaire. Pour ce qui est des agressions sur les personnes et des transgressions des biens, il a été enregistré plus de 28 000 agressions et menaces à l’encontre des personnes, 9 200 actes d’insultes et d’injures, 3 540 agressions physiques, 1 101 agressions portant atteinte à la personne, 26 847 actes criminels liés à la transgression des biens, dont 14 849 vols et 5 402 destructions, donnant lieu à l’arrestation de 21 718 individus. Dans ce cadre, il a été procédé au démantèlement de 743 associations de malfaiteurs et à l’arrestation de 4 000 individus. Le bilan a également fait état des crimes commis avec les moyens TIC, d’autant plus que les unités de la GN ont enregistré, l’année écoulée, 1 362 actes criminels dans lesquels plus de 1 000 individus sont impliqués, des crimes commis, pour la plupart, contre la sécurité publique ou liés à la calomnie et à l’insulte.
M. B.