Le 28e anniversaire de l’assassinat de Azzedine Medjoubi a été commémoré, lundi, par ses amis sur le lieu de sa mort. A Alger, devant le Théâtre national algérien, les amis du défunt ainsi que des acteurs du monde du théâtre et du cinéma algériens ont assisté à une cérémonie de recueillement à la mémoire de cet artiste qui a donné sa vie et son âme pour le théâtre algérien.
Par Adéla S.
A cette occasion, une gerbe de fleurs a été déposée à la mémoire du défunt et des témoignages des personnes qui l’avaient côtoyé ont été apportés. Considéré comme l’une des plus grandes figures du théâtre algérien, feu Azzedine Medjoubi a démontré un talent hors pair, une générosité créative et un engagement sans limite selon les témoignages. L’écrivain et poète Djamel Foughali a déclaré que «Azzedine Medjoubi a donné sa vie et son sang pour que le théâtre algérien garde sa grandeur. On assiste aujourd’hui à la commémoration de son assassinat, mais il est encore parmi nous à travers ses idées, ses orientations, ses ambitions et aussi ses œuvres théâtrales qui sont immortelles». Les autres artistes se sont mis d’accord sur le fait que «Azzedine Medjoubi est une référence pour chaque acteur qui veut réussir sa carrière et pour chaque responsable qui veut participer dans le développement et l’épanouissement du théâtre algérien».
Né à Skikda en 1945, Azzeddine Medjoubi est fils d’un avocat, originaire de Hammam Guergour (Sétif). Sa rencontre avec le comédien de théâtre Ali Abdoun l’encourage à faire du théâtre. Il s’inscrit au Conservatoire d’Alger en 1963 et commence à faire ses premiers pas à la RTA. De 1965 à 1968, il tente une expérience avec le Théâtre national algérien (TNA) à Alger, mais peu après il retourne à la télévision, avec la décentralisation théâtrale. On le retrouve au théâtre d’Oran, puis il dirige à Saïda deux troupes d’amateurs dans le cadre d’un séminaire des animateurs de théâtre. De retour au TNA, il joue dans «Bab El-Foutouh», «La Bonne âme», «Les Bas-fonds», «Stop» et «Hafila Tassir». À la télévision, il a joué dans «Journal d’un jeune travailleur», «Crime et châtiment», «La grande tentative», «La Clef» et «El-Tarfa». Il a assisté Ziani Chérif, Kasdarli et Benguettaf.
Avant son départ du TNA, il crée, avec Ziani Chérif, Sonia et Benguettaf, la troupe indépendante El-Qalâa (La Citadelle). Il a été distribué dans notamment «El-Ayta» (1988), «Hafila Tassir» (nouvelle version, 1990) et «Hassaristan» (1991).
Il quitte en 1993 la troupe El-Qalâa et met en scène pour le compte du Théâtre régional de Batna «Âalem El-Bâaouche» qui obtient un prix au Festival international de Carthage et en 1994, pour le compte du théâtre régional de Béjaïa, il monte la pièce «El-Houinta» (La Boutique). Il est nommé directeur du théâtre régional de Batna puis du théâtre régional de Béjaia. La même année, il est nommé directeur du Théâtre national algérien. Il a été assassiné par un groupe terroriste le 13 février 1995 à la porte du TNA dont il assumait la direction.
A. S.