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jeudi 18 avril 2024

2023 l’année de la décision

Dans un monde rempli d’incertitudes, une chose semble toutefois certaine : l’année qui commence ne se terminera pas avant que l’on sache où va la guerre en Ukraine. Est-ce vers une fin prochaine, ou est-ce vers son extension à tout l’Occident, ce qui le cas échéant en ferait ce que tout le monde craint depuis le début qu’elle devienne : une troisième guerre mondiale ? Une guerre mondiale qui ressemblerait plus à la Première du nom qu’à la Deuxième, qui elle en effet a débordé géographiquement l’Europe. Si la guerre sortait de son cadre géographique actuel, si elle l’élargissait, ce serait, du moins dans un premier temps, pour rester confinée en Occident, Amérique du nord y compris dans ce cas de figure. Car on n’imagine pas qu’elle ne traverse pas l’Océan si elle se porte hors de l’Ukraine. L’intérêt vital des Occidentaux est bien sûr qu’elle ne quitte pas le territoire ukrainien, quelle que puisse être sa durée, dût celle-ci prendre de longues années. L’intérêt immédiat des Ukrainiens serait au contraire qu’elle se transporte hors de ses frontières, et d’abord en Russie, ce qui pour le moment n’est dans le programme ni des Occidentaux leurs alliés ni des Russes. Au vu de son intensité actuelle, qui pourtant n’est pas encore paroxystique, cette guerre n’est pas du genre à nous laisser longtemps dans l’incertitude sur ce point précis.

Dès à présent, il ne se passe pas de jour, ni même d’heures, sans que nous nous approchions de la réponse à cette question. L’année 2023 ne ressemblera pas à cet égard à 2022, qui elle a tout laissé en suspens. On ne reverra pas une deuxième fois Vladimir Poutine fêter tout seul dans une chapelle du Kremlin le Noël orthodoxe, peut-être la scène la plus frappante, la plus étrange en tout cas depuis le déclenchement du conflit. Le prochain Noël se passera autrement pour lui, soit comme vainqueur au milieu d’une foule de fidèles, soit en vaincu on ne sait dans quel trou, mais pas comme le 7 janvier dernier, quelque part entre ciel et terre, pas même au Kremlin. Au début de la nouvelle année, les Occidentaux se sont finalement décidés pour l’envoi de tanks, qualifiés de légers, aux Ukrainiens, un autre pas de franchi par eux vers l’extension du conflit. Demain, c’est-à-dire bientôt, ce sont des chars lourds qu’ils enverront en Ukraine. Puis viendra le tour des lance-roquettes de longue portée, capables de toucher des objectifs à l’intérieur de la Russie ; puis celui des avions, et ainsi de suite. Cette évolution ne fait pas de doute. A moins que les Russes n’en décident autrement en reprenant Izioum, ou en prenant Bakhmout, ou en reprenant pied sur l’autre rive du Dniepr. Une victoire russe au début de cette année pourra changer le cours de la guerre, les Occidentaux ne soutenant les Ukrainiens que parce qu’ils voient, ou se complaisent à voir en eux les futurs vainqueurs. Si cette idée est battue en brèche, ils commenceront à arrêter les frais, avant d’y mettre complètement fin, abandonnant alors Kiev à son sort. S’il était si important pour eux de battre la Russie, si leur avenir, ou leur hégémonie dans le monde en dépendait étroitement, ils n’attendraient pas longtemps avant de prendre une part directe à la guerre, ne pouvant se permettre de la perdre avant de s’y être engagés avec leurs propres soldats. Jusqu’où les Occidentaux sont-ils prêts à aller pour garder leur première place dans le monde ? 2023 nous éclairera aussi sur ce point.

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