La 1re réunion de la Commission de planification, de coopération et de partenariat global entre l’Algérie et la Turquie est «exceptionnelle», car «elle a posé un nouveau jalon dans le socle de ce partenariat stratégique, durable et complémentaire», a affirmé, à Alger, Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à
l’étranger. Lors d’une conférence de presse à l’issue d’une réunion qui a regroupé les responsables de tous les secteurs, le ministre a indiqué que le «rythme atteint et qu’il faut accélérer est l’un des indicateurs à exploiter pour parvenir aux objectifs stratégiques communs, qu’il s’agisse du commerce, de l’investissement, du transport, de la technologie ou de la coopération dans différents domaines». Lors de cette réunion, les dimensions culturelles liées à l’histoire commune dans ses multiples dimensions ont été mises en exergue, a ajouté M. Lamamra, affirmant que «le partenariat algéro-turc est porteur de réalisations non négligeables et consacre des dimensions fortes entre les deux pays». S’agissant de la coordination bilatérale concernant les questions internationales, «nous avons appuyé la compatibilité de vues entre les deux pays et procédé à un échange d’analyses et à des concertations pour approfondir notre position sur l’ensemble de ces questions». Il a souligné, par ailleurs, que les deux parties ont évoqué les recommandations du Sommet arabe d’Alger, ajoutant qu’il a été convenu de poursuivre la concertation entre les deux pays autour des questions d’intérêt commun. Concernant la question libyenne, le ministre a affirmé que les deux parties ont convenu de «soutenir la solution inter-libyenne et de convoquer des élections transparentes permettant au peuple libyen d’exercer son droit à élire librement ses dirigeants». Evoquant la diplomatie pluraliste, il a souligné que l’Algérie et la Turquie ont aussi convenu de «soutenir la paix et les solutions fondées sur le droit international», relevant «le soutien mutuel à leurs candidatures respectives au niveau international». «Une entente s’est également dégagée autour des questions internationales et l’instauration d’un nouveau mode de coopération entre les pays du sud et du nord, quel que soit leur niveau économique», a-t-il ajouté. Pour sa part, le chef de la diplomatie turque, Mevlut Cavusoglu, a souligné que la rencontre a permis d’examiner les opportunités de coopération entre les deux pays dans plusieurs domaines, commercial, agricole et industriel, outre les secteurs de la Pêche, l’Energie, l’Enseignement et autres.
Les échanges commerciaux en hausse de 30 %
Concernant les échanges commerciaux entre les deux pays, le ministre turc a indiqué qu’«une hausse de près de 30 % a été enregistrée les mois derniers par rapport à l’année dernière», prévoyant «d’atteindre sous peu l’objectif escompté, à savoir un volume d’échanges commerciaux entre les deux pays estimé à 10 milliards de dollars». Le ministre turc a également mis en exergue «les importantes opportunités offertes par l’Algérie dans le secteur agricole», précisant : «Nous vivons, sans doute, une conjoncture très délicate au niveau international par rapport à la sécurité alimentaire, et de ce fait, a-t-il dit, la coopération entre les deux pays ne profitera pas uniquement aux peuples algérien et turc mais à tous les autres peuples aussi». Evoquant le volet industriel, le ministre a rappelé que le nombre des sociétés turques activant en Algérie était de 1 400 sociétés, tandis que les investissements turcs en Algérie s’élèvent à 5 Mds USD. Outre la crise alimentaire que connaît le monde, M. Cavusoglu a fait savoir qu’«il y a également une crise énergétique, un domaine que la Turquie et l’Algérie cherchent à renforcer». S’agissant du domaine du transport maritime, il a fait savoir qu’il a été procédé à l’examen de la question de la construction navale commune, et de la possibilité
d’évaluer les démarches de coopération dans les industries militaire et de défense, soulignant que la Culture et l’Enseignement, qui suscitent également un intérêt particulier, étaient parmi les domaines qui exigent le renforcement de la coopération, formant le vœu que le centre culturel turc puisse être opérationnel en 2023. Après avoir évoqué les affaires consulaires, le responsable turc a fait état de la désignation d’un consul turc à Oran début 2023.
Meriem Benchaouia