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vendredi 19 avril 2024

18es «Andaloussiates El Djazair»: Récital de l’Ensemble «El Djenadia», un héritage transgénérationnel

L’Association culturelle «El Djenadia» de Boufarik a animé, vendredi soir à Alger, un récital de chants andalous, également mené par de jeunes instrumentistes dénotant d’une grande volonté à former et encourager les jeunes talents.
Organisées à la salle Ibn-Khaldoun par l’Etablissement Arts et Culture, les 18es «Andaloussiate El Djazair» ont accueilli sur la scène de cet espace mythique une belle prestation de l’Ensemble «El Djenadia», qui a sublimé l’ancestralité et la profondeur historique du patrimoine musical andalou, représentant aujourd’hui «un héritage séculaire, transgénérationnel», selon son président, Abdelkader Essemiani.
Dans des tenues de haute couture, ornées de broderies traditionnelles, une vingtaine d’instrumentistes de tous les âges, dont dix musiciennes de l’association El Djenadia, brillamment dirigés par le maestro Nassim Boughzala au oud, ont enchanté l’assistance, peu nombreuse, avec un programme présenté en deux parties.
Rappelant le génie créatif des poètes érudits et des grands compositeurs des siècles derniers, les prestataires de l’Ensemble El Djenadia, ont notamment rendu une Nouba dans le mode Sika et quelques «Hwaza» dans le mode Djarka.
Inqileb «Wa melli bi djismi», b’taïhi «Zada el hobbo wajdi», «Istikhbar», derdj «Soltanet bnet el hay», n’çraf-khlass «Ya loun el âssel» et les kh’lasset «Ya men dara» et «Dir el oqqar», ont constitué les pièces rendues avec une grande maîtrise technique et artistique, durant la première partie. Les pièces «Istikhbar», «Nechki bi amri», «Ya meyli sedr h’nine», «Ana touiri», et le khlass Zidène «Ya ness Djaratli el gharayeb», ont orné le silence de la deuxième partie de la soirée, durant laquelle les quelques spectateurs présents ont cédé au déhanchement.
Les solistes Nassim Boughzala et Insaf Abdelbaki au aud, ainsi que Sara Benmessaï et Meriem Si Ahmed au violon alto, ont enchanté l’assistance avec leurs voix présentes et étoffées, aux tessitures larges.
De leur côté, les solistes à l’instrument, Sirine Loucif au qanun (12 ans), Aylane Saïdani à la mandoline napolitaine (13ans), Dhikra Ait Ali au oud, Yacine Azrou au piano, Imène Boudoukha au violon, Youcef Lekhel au ney et Idriss Benziane au banjo, ont fait montre de toute l’étendue de leur talent, lors de l’exécution des istikhbars.
Créée en 1985, l’association culturelle de musique andalouse «El Djenadia» de Boufarik doit son nom au regretté Cheikh Boualem Djenadi (1903-1972), artiste de talent dans le genre Hawzi et Aroubi, natif de la région.
L’Ensemble se fixe pour objectif la nécessité de «faire revivre le patrimoine musical andalou et le perpétuer» et celle d’asseoir les fondements d’une «école d’où émergeront les futurs talents et virtuoses dans le domaine de l’art andalou».
Comptant à son actif une vingtaine d’albums, l’association «El Djenadia» de Boufarik a plusieurs fois été distinguée dans différentes manifestations de musique andalouse, en Algérie et à
l’étranger.
Organisées par l’Etablissement Arts et Culture de la Wilaya d’Alger, «Andaloussiates El Djazair» se pose comme un espace de rencontres et
d’échanges entre associations, visant à donner de la visibilité aux ensembles de musique andalouse de toutes les régions d’Algérie.
Ouvertes le 13 mai dernier, les 18es «Andaloussiates El Djazair» ont pris fin hier avec les prestations des Ensembles «El Fekhardjia» d’Alger et «El Fen wen’Nachat» de Mostaganem.

Belle prestation de l’association «Maqam» de Constantine
La scène des 18es «Andaloussiates El Djazair» a accueilli, vendredi soir à la salle Ibn-Khaldoun, l’association culturelle et musicale «Maqam» de Constantine, un grand ensemble de musique andalouse qui a célébré l’ancestralité de ce patrimoine de la culture algérienne.
Accueillie à la mythique salle Ibn-Khaldoun, la vingtaine d’instrumentistes, dont six musiciennes, de l’Orchestre de l’Association «Maqam» était dirigé d’une main de maître par le maestro Moundji Benmalek, un chef d’orchestre – également président de ce bel ensemble – aux qualités exceptionnelles, au regard de la rigueur et du professionnalisme observés par tous les éléments de ce collectif.
Dans des atmosphères solennelles, l’Ensemble constantinois a rendu une prestation pleine, empreinte de pureté et de droiture académique, un sans faute hautement apprécié par le public malheureusement peu nombreux, comparable, de l’avis d’un spectateur, «au rendu d’un support sonore commercial (CD) dont le travail aurait été revu, corrigé et peaufiné à la perfection, avant de descendre sur le marché».
Durant une heure, l’Ensemble «Maqam» a rendu en un seul jet et sans interruption aucune, une prestation en deux parties : d’abord quelques extraits de «Bachraf Kamaroun» suivis de «Noubet H’çin Saba», ensuite et dans le genre hawzi, les pièces «Ya Layem» d’Ahmed Bentriki et «Khatri bel’djfa t’âddeb», communément connue sous le titre de «Et’Taleb».
Brillamment menée par un chant d’ensemble marqué par l’alternance des voix féminines et masculines, la prestation de l’association «Maqam» aura également été relevée par la voix présente et étoffée de Mâalem Rabie et la virtuosité du violoniste à l’istikhbar, Riadh Bentalha, ainsi que par la régularité rythmique du «drabki» (percussionniste) Karim Bastandji, dont le groove et la cadence n’ont pas bougé d’un iota.
Fondée en 1995, l’association culturelle et musicale «Maqam» est «à but non-lucratif» et «n’est servie que par des bénévoles», a tenu à préciser son président Moundji Benmalek, avant d’ajouter que l’objectif principal de ce collectif était de «préserver et transmettre le patrimoine constantinois».
L’Ensemble «Maqam» compte à son actif deux coffrets totalisant 11 CD et un clip sorti en octobre 2022 qui reprend «Bachraf Kamaroun», une pièce du patrimoine «enregistrée en 1908 sur un disque phonographique de format ‘’78 tours’’ et restée depuis, sans être revisitée», explique le directeur artistique du collectif.
Plusieurs fois lauréate du 1er prix au Festival du Malouf à Constantine, l’association est en phase de finir la préparation et l’enregistrement d’un nouveau coffret de quatre CD qui sortira, selon son président, durant l’été 2023.

Racim C.

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