Le parquet de Sidi M’hamed a ouvert une information judiciaire dans le cadre de l’affaire Ali Haddad relative à la transaction de 10 millions de dollars transférés au profit d’un cabinet de lobbying. «Dans le cadre de l’affaire Haddad Ali relative à la transaction de 10 millions de dollars transférés au profit d’un cabinet de lobbying, une information judiciaire a été ouverte par le parquet de Sidi M’hamed contre le sus-indiqué ainsi que la dénommée Sabrina Ben», a précisé le communiqué du parquet général près la cour d’Alger. La même source a affirmé que «le juge d’instruction en charge de ce dossier a délivré des commissions rogatoires».
Pour rappel, le parquet général près la cour d’Alger a annoncé, début août, l’ouverture d’une enquête préliminaire suite aux informations relayées par certains titres nationaux au sujet d’un contrat conclu par des représentants du prévenu Ali Haddad avec une société américaine d’un montant de 10 millions de dollars. L’enquête préliminaire, ouverte conformément aux dispositions de l’article 11 du code de procédure pénale, vise à «déterminer les circonstances de la conclusion de ce marché et en définir le véritable objectif», a précisé le parquet d’Alger dans un communiqué.
En fait, des médias ont rapporté que l’ancien président du FCE a chargé ses représentants de conclure un contrat avec la société américaine Sonoran Policy Group, une firme de lobbying fondée par Robert Stryk. Ce dernier avait occupé le poste de conseiller du président Donald Trump, lors de sa campagne présidentielle en 2016. L’information a été publiée le 29 juillet dernier par le média indépendant américain Foreign Lobby. L’accord entre l’homme d’affaires algérien et le lobbyiste a été conclu le 26 juillet dernier, et il court jusqu’au 25 juillet 2021. Il est paraphé, pour le compte de Ali Haddad, par une personne s’identifiant sous le nom de Sabrina Ben, résidant à Paris, se présentant comme étant «une conseillère principale de Ali Haddad». Le contrat en question porte sur «la fourniture des services de conseil aux entreprises et aux particuliers» ainsi que «d’autres services sur une base convenue».
Faut-il rappeler, par ailleurs, que Ali Haddad, ancien patron des patrons et P-DG du groupe ETRHB, a été condamné par le tribunal de Sidi M’hamed à 18 ans de prison ferme assortis d’une amende de 8 millions DA et la saisie de ses biens. Il a été poursuivi, avec d’autres accusés, pour plusieurs chefs d’accusation dont l’obtention de privilèges, d’avantages et de marchés publics en violation de la législation, dilapidation de deniers publics, abus de fonction, conflit d’intérêts et corruption dans la conclusion de marchés publics.
Aomar Fekrache