Marches à travers le pays
42e acte du hirak
«Pas de marche-arrière, on veut une Algérie
libre et démocratique, on demande el hourya, on
refuse de voter contre notre pays», tels étaient les
slogans scandés par des milliers de manifestants qui
ont pour le 42e vendredi arpenté les différentes
rues du pays.
A Alger, la marche du 42e vendredi a commencé plus
tôt que d’habitude. À 11h déjà, ils étaient des
milliers à se rassembler au niveau de la place du
1er-Mai, à la rue Didouche-Mourad et devant la
Grande poste. Lors de cette nouvelle marche qui a eu
lieu à 6 jours seulement de la tenue des élections
présidentielles, à savoir le 12 décembre, les
hirakistes enveloppés dans le drapeau national,
étaient déterminés plus que jamais à faire avorter
ce prochain scrutin. Les manifestants ont scandé «Makanch
el qanoun, makanch aadala oéé oéé makanch el vote»
(puisqu’il n’y a ni loi ni justice, alors il n’y
aura pas de vote). Ils ont aussi scandé «El blad
bladna ou ndirou rayna ou makanch el vote» (le pays
est le nôtre, on fera ce qu’on voudra, donc il n’y
aura pas de vote) ou encore «Makanch el vote, welah
mandirou, Bedoui et Bensalah lazem yrouhou, welah
marana habssin» (il n’y aura pas de vote, on jure
qu’on ne votera pas, Bedoui et Bensalah doivent
partir, on jure qu’on n’arrêtera pas de marcher). Ce
refus d’aller vers les urnes a aussi été exprimé sur
les pancartes très nombreuses. On pouvait y lire
«non, je ne voterai pas contre mon pays», «pas de
libération des détenus d’opinion donc pas de vote»,
«pas de justice indépendante alors pas de vote»,
«pas de départ des symboles de l’ancien système,
donc pas de vote aussi». Lors de cette marche, les
manifestants ont aussi appelé les citoyens à
observer une grève générale le 8 décembre, scandant
: «La grève générale hata yesqout el nidam» et à
participer massivement à trois marches consécutives,
à savoir le 11 décembre, soit la veille de
l’élection présidentielle, le 12 et le 13 décembre.
Déplorant la crise dans laquelle se trouve
aujourd’hui l’Algérie, les manifestants scandaient «Ya
Amirouche, ya si El Haouas, dzayer machi labas» (Amirouche,
Si El Haouas, des noms de deux martyrs, l’Algérie ne
va pas bien). En outre, les marcheurs n’ont pas
oublié les détenus du hirak. Ils ont donc brandi une
longue banderole avec les portraits des détenus du
hirak et ont scandé «Etelgou wladna» (relâchez nos
enfants). Lors de cette nouvelle marche, les
manifestants ont aussi exigé une Algérie libre et
démocratique, un pays de droit, une justice
indépendante et l’application des articles 7 et 8 de
la Constitution. Ils ont également exigé le jugement
de tous les corrompus et corrupteurs. Des marches
similaires ont eu lieu dans d’autres wilayas. A
Oran, Sétif, Tizi-Ouzou, des milliers de
manifestants ont exprimé leur opposition au
rendez-vous du 12 décembre, scandant : «Makanch el
vote» (il n’y aura pas de vote). Ils ont aussi
réclamé la liberté et l’indépendance, «talbine el
houria wel istiklal». Enfin, notons qu’un important
dispositif sécuritaire a encadré cette 42e marche,
mais sans pulsion répressive.
Thinhinene Khouchi
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